mercredi 27 mars 2019

[Lucky Sundays] La réalité est un monde sans couleur .


Pink and Gray

2016
Japon
Durée : 1 H 59
Titre alternatif : Pink to Gray 

Résumé : Shiraki Rengo et Kawata Daiki se connaissent depuis leur plus tendre enfance, passée dans le même immeuble. Devenus de jeunes adultes, ils sont repérés par une petite agence. Emménageant dans le même appartement, ils essaient de percer dans le milieu du showbiz.
Rengo commence à se faire remarquer et obtient de plus en plus de rôles alors que Daiki doit se contenter de jouer les figurants. Une fois de plus, ce dernier a l'impression que son ami est toujours en avance sur lui mais le soudain suicide de Rengo va redistribuer les cartes. source nautiljon

Casting :

Nakajima Yuto
Suda Masaki 
Kaho 
Kishii Yukino
Yagira Yuya
Chiba Tetsuya 
Hashimoto Jun 
Irie Jingi
Kishima Roy
Kobayashi Ryoko
Makita Sports
Miyazaki Yoshiko
Niitsu Chise
Shinohara Yukiko
Takarada Arisa
Yashiba Toshihiro
Kato Shigeaki
Yukisada Isao


Avis d'Emi-chan et Mayu :

8,5/10  et 6/10

Emi : Hey les choupinous ! Devinez quel jour nous sommes... Yup , mercredi ! C'est donc l'heure de notre rendez vous [Lucky Sundays] hebdomadaire , yeah ! ^_^ Au programme aujourd'hui , un film japonais (ah bas à force de tiret au sort nos visionnages , on allait bien finir par tomber sur un film non coréen au bout d'un moment XD) .

Pink and Grey est un film qui possède plusieurs particularités ; la plus grande étant d'être basé sur le livre du même nom écrit par Shigeaki Kato , un membre du groupe NEWS (information que Mayu et moi n'avons d'ailleurs découverte qu’après notre visionnage ) , et de faire mention de cette oeuvre au milieu de l'histoire pour créer un retournement de situation total . Tout le film est ainsi conçu sur un système de miroir inversé et passe donc son temps à jouer avec les faux semblants et les apparences pour se jouer de nous . Les relations entre les personnages (que ce soit entre le triangle amoureux Rengo-Sally-Daiki , entre la bromance Rengo-Daiki , ou encore entre Rengo et sa sœur) sont complexes et pour le moins ambiguës . De plus , le point de vue narratif est interne et , par conséquent , subjectif . Un certain personnage nous raconte son histoire , ou tout du moins sa version de l'histoire , mais cela ne veut pas dire que tout est véridique pour autant : ce personnage peut se tromper sur certains faits ou même nous cacher volontairement des choses qui ne seraient pas avantageuses pour lui ; il faut donc savoir lire entre les lignes par moments pour découvrir une autre facette possible de l'histoire . De plus , comme le point de vue n'est pas omniscient , on ne sait pas ce qui se passe dans la tête des autres personnages ; cela peut donc être frustrant d'apprendre qu'on ne saurât jamais vraiment avec certitude pourquoi Rengo s'est suicidé (ne vous inquiétez pas , ce n'est pas un spoil , ce suicide intervient au bout de deux minutes de film ^^") . Mais bon , personnellement , ça ne m'a pas dérangé puisque j'ai trouvé ce parti pris plutôt réaliste : en effet , en général , on sait rarement pourquoi l'un de nos proche de nature visiblement joviale décide de se suicider tout d'un coup . Les gens cachent tous des choses et on ne les connait jamais vraiment à cent pour cent . Ici , tout ce qu'on sait de la "victime" c'est qu'elle a des tendances mélancoliques , tout comme sa sœur et son grand père , et que sa famille semble se passer la phrase "On ne fait pas ce que l'on aime mais ce pourquoi on est fait" comme une malédiction : le grand père la dit à la sœur qui la dit à son tour à Rengo qui la dit à son meilleur ami qui met fin à la malédiction en ne réussissant pas à mettre fin à ses jours et en s'inventant une conversation avec le dernier mort pour tenter de trouver un sens à son suicide . Au final , le message qui en ressort et qu'il est inutile , voir nocif , de chercher des réponses en vain aux choses qui nous dépassent et que , pour pouvoir vivre sa propre vie pleinement , il faut commencer par faire son deuil correctement .

Il y a de nombreuses choses que j'ai beaucoup apprécié dans ce film et qui m'ont assez intéressé pour que je ne ressente aucun ennuie durant ce visionnage (au point que je ne me rende même pas compte que c'était en VOSTA et non pas en VOSTFR , haha ^^') .
Tout d'abord , j'ai adoré l'originalité de la réalisation ; j'ai d'ailleurs découvert en préparant cet article que le réalisateur de Pink and Gray (Isao Yukisada ) est le même que pour le film Go qui est mon tout premier film japonais et qui , lui aussi , était assez spécial ^^ . Bref , revenons en à nos chatons moutons . J'ai particulièrement adoré la scène du ballon qui était assez poétique : les trois personnages principaux regarde le même ballon passer sous leurs yeux ; ils sont à la fois si proches (géographiquement) et si éloignés (Rengo vit désormais dans un autre monde que ses amis) . Pareil pour les jeux de couleurs et de lumières qui apportaient une ambiance particulière au film et qui permettait surtout de marquer la scission entre les deux parties du films démarquées clairement par un twist original et inattendu ; ce qui est plutôt rares de nos jours (en tout cas c'est rare que je sois surprise personnellement ^^") puisque les films ont trop souvent tendances à se ressembler et à rester dans des codes bien convenus . Les scènes avant le twist de milieu sont en couleurs , tandis que celles qui se déroulent après bénéficient d'un filtre noir et blanc (un peu sépia sur les bords , non ? en tout cas je le vois un peu sépia moi ^^) qui met en évidence le fait que la vie réelle est sans saveur , sans couleur , comparée à la fiction . Les gens sont moins sympathiques que prévu , le masque des célébrités se brise et on découvre une part plus sombre de leur personnalité : prostitution , paparazzades , boites de nuit louches , violence , alcool , tabac et probablement drogue aussi (vu comment un certain personnage se marre en se faisant tabasser... mais bon sa personnalité est plus que mystérieuse et même ses vêtements semblent sortis d'une époque passée dans cette scène donc le doute est permis ^^') . Les couleurs ne reviennent qu'à la fin du film ce qui pour moi peut avoir deux significations possibles : 1) Une fois son deuil fait , le personnage principal voit à nouveau la vie de façon optimiste (ce qui confirme la thèse du message positif renvoyé par ce film ; celle dont j'ai parlé un peu plus haut) . 2) Si les couleurs reviennent c'est parce que nous sommes retournés dans un monde irréel , idéalisé... ce qui signifierait que la fin du film est sombre , que le personnage principal a réussi son suicide contrairement à ce qu'on nous laisse penser aux premiers abords et que la vie réelle est donc définitivement sans saveur ; le seul moyen d'y échapper , de "vivre" à nouveau heureux est de mourir (... joyeux , ne ? bon après c'est seulement ma vision des choses hein . Etant moi même du genre mélancolique , j'ai peut être une vision erronée de la situation , qui sait ? ^^") . Bon assez parlé de ça , passons à la suite !
Autre point que j'ai trouvé agréable : toute l'histoire se déroule dans une certaine lenteur ; des ellipses sont faites (on évite donc globalement le risque d'ennuie) et on suit l'évolution des personnages sur plusieurs années selon leurs expériences de vie . 
J'ai trouvé que toutes ces particularité avaient un style très "littéraire contemporain" ; la mélancolie , trait commun ici aux membre de la famille de Rengo , rappelle celle dont souffrent les artistes , écrivains et génies incompris (Flaubert , Baudelaire , le Mal du siècle , tout ça tout ça , je ne vais pas vous faire un court dessus hein ^^") . De plus , le fameux twist et les scènes qui le suivent m'ont fait le même effet que la fin du roman La Nuit qui ne finit pas d'Agatha Christie (twist final jouissif mais frustrant , sentiment de trahison même si les indices permettaient de deviner le coupable avant la révélation) et m'ont un peu rappelé le changement de perspective dans Les Ames Fortes de Jean Gionno (certains personnages paraissent inoffensifs , puis on apprend des choses plus sombres sur eux ; au final le doute plane , rien n'est totalement confirmé ou contredit... bref c'est super raccourci mais je ne suis pas là pour vous parler de ces deux livres aujourd'hui , ce sera peut être pour un autre jour mais pour le moment je retourne à mon avis sur Pink and Gray ^^ :) . La scène de l'accident ou suicide à la fin de la danse de la sœur de Rengo m'a , quant à elle , totalement fait penser à la fin du film Black Swan (pareil pour les thèmes de l'obsession , de la recherche d'identité , de la jalousie et du coup de la célébrité) . Pleins de références flatteuses qui illustre donc bien le fait que j'ai aimé ce film ! ^o^
Autre point que j'ai trouvé sympathique : l'affiche du film teintée de rose où l'on peut voir le même effet miroir que dans le film ! Je l'ai trouvé esthétique avant de voir le film et ingénieuse après l'avoir visionné . ^_^
Comme à mon habitude , j'ai évidemment apprécié le coté "encadré" du film : le dialogue "Prends ça !" , qui se trouve durant la scène où l'on voit les personnages enfants jouer ensemble pour la première fois , est repris juste avant le lancement des crédits de fin de film . 
Pour finir , j'ai trouvé le casting globalement très bon . Nakajima Yuto (Risou no Musuko) m'a agréablement surprise dans le rôle de Rengo ; ce n'était ni mon acteur ni mon Jonny's préféré quand j'étais petite mais là je dois bien avouer qu'il a vraiment progressé niveau jeu d'acteur ! Quant à Suda Masaki (35 sai no Koukousei / High School Debut) , je l'ai trouvé excellent comme à son habitude . Il nous montre ici une palette très larges d'expressions : son personnage fait de la peine , à l'air un peu "concon" sur les bords , puis il fait flipper et à l'air d'un conn*rd ; il arrive à paraître tour à tour attachant et détestable , mignon et badass . La scène où il doit jouer une fausse bagarre en mode "bon acteur" puis en mode "acteur dépassé par son trac" est particulièrement impressionnante . Sinon , les deux actrices principales , Kaho (Kurosaki-kun no Iinari ni Nante Naranai SP) et Kishii Yukino (Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro) , n'étaient pas mauvaises non plus mais malheureusement le film ne les mettaient pas vraiment en valeur car il n'est clairement pas féministe (entre le rôle de la plante verte totalement ennuyeuse et passive qui se laisse quasiment violer , et celui de la p*te réduite à un simple objet sexuel , on peut dire que les figures féminines sont super bien représentées... haha >_< Nan , sérieux , c'est le seul gros point noir du film !)

Conclusion : Un film à double tranchants qui ne plaira pas à tout le monde . Il peut sembler ennuyeux et pompeux , ou passionnant et intelligent . Il n'est pas vraiment divertissant et il faut être concentré et de ne rien louper de l'histoire pour réussir à comprendre . Mais personnellement j'ai adoré donc je vous le conseille ; qui ne tente rien n'a rien , ne ? ^o^




Mayu : Pink and gray est un film japonais, racontant l'histoire de Shiraki Rengo et de Kawata Daiki. Ils sont amis d'enfance et habitent dans le même immeuble, ils sont repérés par une agence et commencent à faire des petits contrats comme figurants etc ... Rengo devient de plus en plus populaire alors que Daiki reste en bas de l'échelle. Alors que les deux amis s'éloignent l'un de l'autre, le suicide de Rengo va tout bouleverser. 

Ce film est le premier film japonais que nous regardons pour les lucky sunday, il est tiré d'un livre du même nom écrit par Kato Shigeaki (NEWS). Je vous annonce dés le début que je ne pourrais pas développer dans les détails la deuxième partie au risque de retirer tout l’intérêt du film. Après cette parenthèse, rentrons dans le vif du sujet.
Le scénario est divisé en deux parties comme je l'ai expliqué au dessus. La première reprend le synopsie et développe une belle amitié qui va être polluée par la jalousie, l'envie et la distance mais qui va tout de même tenir bon jusqu'au bout. J'ai apprécié le développement de cette amitié, on voit bien que le métier d'acteur, le temps qui passe et Sally (leur amie d'enfance) sont des éléments qui mettent de la distance entre ces deux personnages. Mais malgré toutes ces choses qui dégradent leur relation, ils arrivent tout de même à retrouver leur complicité d'avant en une seule scène et j'ai trouvé ça touchant et beau. 
Pour la seconde partie, je suis plus perplexe. J'ai aimé l'énorme retournement de situation qui prend totalement au dépourvu et qui est vraiment bien fait. Malheureusement, je n'ai pas compris le pourquoi. Je n'ai pas trouvé de sens qui justifie totalement cette deuxième partie et ça me frustre énormément puisque je ne sais pas si je suis juste bête ou si c'est le film qui ne va pas jusqu'au bout de cette idée. Dans tous les cas, je me retrouve avec une fin qui devait être touchante et qui ne m'a rien fait >_<. De plus, j'ai toujours ce sentiment d’inachèvement qui est présent. 

Côté réalisation, j'ai trouvé très intéressant l'usage de la couleur pour la première partie et du noir et blanc pour la seconde. Cela montre bien l'état d'esprit des personnages et ça crée un euphémisme vraiment intriguant. Le jeu d'acteur n'est pas toujours juste et j'ai trouvé que l'acteur Suda Masaki (Kawata Daiki) rend son personnage un peu trop flippant O_O. 
Concernant les personnages, je n'ai pas vraiment eu de coup de cœur. Shiraki Rengo est le cliché de l'artiste perturbé et mélancolique qui s’acharne dans son art jusqu’à la mort. Kawata Daiki est celui qui abandonne à la première difficulté et qui envie son meilleur ami qui a réussi. Sally est la parfaite petite japonaise qui se laisse porter par le flot, qui n'a jamais rien à redire, en bref c'est une loque.  

Pour conclure, Pink and Gray est un film au scénario intéressant et à la réalisation très bien pensée. Malheureusement, les personnages et la deuxième partie m'ont déçus et je reste dans l'incompréhension devant certains choix scénaristiques. 



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Trailer : #


Annyeong  ~




Have fun , Emi-chan et Mayu <3

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